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Histoire du Genevois
25 juillet 2011

La source du Salève (poème)

LA SOURCE DU SALÈVE

 

Au pied de l’aride Salève,

Dont la cime fière s'élève

Comme un fort aux créneaux hautains,

Il est une source limpide

Dont on aime, d'un œil avide,

A suivre les divers destins.

 

D'abord timide à sa naissance.

Presque sans bruit l'onde s'avance

Sur un lit de cailloux épars;

Telle au sortir du monastère

La vierge à la démarche austère

Veut échapper à nos regards.

 

Mais bientôt, trouvant une pente,

A travers les champs l’eau serpente

En reflétant les feux du jour.

Semblable à la vive bacchante.

Qui, sous le dieu qui la tourmente,

Fait éclater ses chants d'amour.

 

Que j'aime ce tapis de mousse

Où le flot, qui soudain rebrousse

Dans son léger cours arrêté,

S'étend comme une nappe blanche,

Comme un flocon de l'avalanche

Que détache un souffle d'été !

 

Du sommet d'un tertre élancée.

Ailleurs la source courroucée

Tombant en bouillons écumants,

S'élève en brillante poussière

Et flotte comme la crinière

D'un coursier qui brave les vents.

 

Quelquefois, sous un vert feuillage

Qui la couvre de son ombrage.

L'onde disparaît à nos yeux ;

Dans l'ombre ainsi d'une retraite.

L'âme, que le monde inquiète,

Se cache pour songer aux cieux.

 

Source pure, onde chérie,

Vers cette lointaine prairie

Garde-toi de hâter ton cours;

Là -bas est un abîme immense,

Où ta passagère existence

Ira se perdre pour toujours.

 

Au sein de l'humide surface

En vain l’on chercherait ta trace ;

Ton nom même aurait disparu

Comme celui de la bergère

Qui meurt dans la ville étrangère

Où son cercueil est inconnu.

 

AUGUSTE DE JUGE (1797-1862)

Juillet 1832.

 

In : Philippe, Jules Pierre Joseph, (1827-1888)

Les poètes de la Savoie

Annecy 1865

 

A vrai dire, ce n’est un poème de qualité, loin de là.

On notera plusieurs poncifs : le tapis de mousse, le vert feuillage, la vierge sortant du monastère etc. Quelle imagination débordante !

La fin est presque pétainiste, ou plutôt pré-pétainiste : la terre qui ne ment pas, les vertus paysannes, la ville qui ne serait qu'une moderne Babylone sans vertu ni morale.

C’est un poème à la fois nul et réactionnaire.

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