Un Allobroge célèbre, roman

Christian Goudineau, Le Procès de Valerius Asiaticus

Actes Sud 2011, 430 pages

Roman historique

Chr. Goudineau, professeur au Collège de France nous parle des Gaulois d'une façon agréable et grand public.

Charmolaos est un philosophe de Marseille qui mène une enquête commandée par l’empereur Claude. Elle porte sur une personne que la richesse et l’ambition ont poussé aux portes du pouvoir : Valerius Asiaticus. Il est l’héritier d’une lignée de Gaulois qui dominait la ville de Vienne et, à la tête de son armée d’Allobroges, il a combattu pour l’Empire en Germanie.

Christian Goudineau nous montre la Gaule, les menus des patriciens et la soif de pouvoir des proches de l’empereur.

Extrait de : notice d’Amélie Bruneau sur le site « Parutions »

http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=1&srid=121&ida=14231

Voir aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Decimus_Valerius_Asiaticus

Voir ce que dit l'historien Tacite sur Valerius Asiaticus

http://bcs.fltr.ucl.ac.be/tac/annxi.html

[11.1]  crut que Valerius Asiaticus, deux fois consul, avait été autrefois l'amant de . De plus, elle convoitait ses jardins, commencés par Lucullus (…). Elle déchaîna contre l'un et l’autre l'accusateur Suillius. Chargé de le seconder, Sosibius (…) avertissait Claude, (…) "qu'Asiaticus, principal instigateur du meurtre de Caïus, n'avait pas craint d'avouer ce forfait dans l'assemblée du peuple romain, et de s'en faire une gloire criminelle; qu'il se disposait à partir pour les armées de Germanie, et qu'étant né à Vienne, et soutenu d'une parenté nombreuse et puissante, il soulèverait sans peine des peuples dont il était le compatriote." Claude, (…) envoie Crispinus, préfet du prétoire, avec un détachement de soldats. Asiaticus fut trouvé à Baïes, chargé de fers, et traîné à Rome. 

[11,2]

On ne lui permit pas de se justifier devant le sénat. Il fut entendu dans l'appartement de Claude, en présence de Messaline. Suillius le peignit comme un corrupteur des soldats, qu'il avait, disait-il, achetés au crime par ses largesses et ses impudicités. Il l'accusa ensuite d'adultère avec Poppée; enfin il lui reprocha de dégrader son sexe. À ce dernier outrage, sa patience vaincue lui échappe: "Interroge tes fils, dit-il à Suillius, ils avoueront que je suis un homme." Les paroles qu'il prononça pour sa défense émurent vivement Claude, et arrachèrent des larmes à Messaline elle-même (…). 

[11,3]

Claude délibéra s'il absoudrait Asiaticus. Alors Vitellius, après avoir rappelé en pleurant son ancienne amitié avec l'accusé, les respects qu'ils avaient rendus ensemble à Antonia, mère du prince puis les services d'Asiaticus envers la république, ses exploits récents contre la Bretagne, enfin tout ce qui semblait capable de lui concilier la pitié, conclut à lui laisser le choix de sa mort; et Claude se déclara aussitôt pour la même clémence.  Les amis d'Asiaticus l'exhortaient à sortir doucement de la vie en s'abstenant de nourriture: il les remercie de leur bienveillance; puis il se livre à ses exercices accoutumés, se baigne, soupe gaiement; et (…) s'ouvrit les veines. Il avait auparavant visité son bûcher, et ordonné qu'on le changeât de place, de peur que l'ombrage de ses arbres ne fût endommagé par la flamme.