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Histoire du Genevois
1 juillet 2011

Mon Premier Tour du Monde

Mon Premier Tour du Monde

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Collection Bernard Huber

Une exposition de livres d’enfant anciens à la Bibliothèque de Genève

Du 2 février au 14 mai 2011

 

Sumatra, Java, Timor... quel enfant n'a pas rêvé, un jour, à ces contrées mystérieuses, à ces noms exotiques, en laissant divaguer son doigt sur les pages d'un atlas?

Si, de nos jours, l'enfant voyage grâce aux moyens de transport modernes, il explorait jadis le monde dans les livres. L'évasion était à la portée de la main. C'est ainsi qu'un auteur du début du XIXe siècle, évoquant ses jeunes lecteurs, parlait des« petits voyageurs en chambre».

Prodrome de l'émergence, au XVIIIe siècle, d'une production de jeux, de jouets et de livres à caractère géographique destinés explicitement à la jeunesse, les jeux de l'oie cartographiques du XVIIIe siècle soulignent l'intérêt que la jeunesse de haute extraction éprouve alors pour la géographie. A l'heure où les puissances européennes assoient leur domination sur leurs empires coloniaux, cette discipline ne fait-elle pas partie de la culture de l'honnête homme?

A l'aube du Siècle des Lumières apparaissent, entre autres, les premiers atlas destinés au jeune public. Les principaux centres de production de cartes et d'atlas à finalité pédagogique se situent en Bavière. Timide à ses débuts, cette production croit de manière exponentielle au fil du siècle. A son terme, ces ouvrages se comptent par dizaines. Les autres pays européens suivent ce mouvement.

Au début du XIXe siècle, certains éditeurs perçoivent l'intérêt commercial qu'il y aurait à accroître la production d'ouvrages de jeunesse en général et de livres de voyage en particulier. Cette période correspond, dans nos contrées, à la montée en puissance d'une bourgeoisie parfois dotée d'importants moyens. Ces éditeurs créent alors ce qu'il est convenu d'appeler des «librairies d'éducation». Les premières, anglaises, avaient vu le jour cinquante ans plus tôt.

Axée principalement sur des ouvrages de nature géographique, la présente expo­sition permettra aux visiteurs de parcourir le monde par le biais de livres, souvent fort peu communs, comme le faisait l'enfant d'autrefois.

Une exposition réalisée par Bernard Huber, Dr ès Sciences économiques et sociales, avec la collaboration de Thierry Dubois, conservateur (Bibliothèque de Genève)

 

Présentation des vitrines

Ninette et Jean rêvent de voyages en pensant à leur oncle Malo qui fait le tour du monde. Nos cicérones en herbe vous proposent de vous prendre par la main et de parcourir le monde avec eux. Laissez-vous donc guider !

C'est avec fébrilité que leur index divague sur le globe terrestre et sur le planisphère (vitrines 1, 2 et 3). La Suisse (vitrines 4, 5, 6 et 7), l'Europe (vitrines 8, 9, 10 et 11), l'Asie (vitrines 12 et 13), l'Afrique (vitrine 14), l'Amérique (vitrines 15 et 16), l'Océanie (vitrine 17), les incontournables « terres inconnues » (vitrine 18) et, à nouveau, la mère patrie (vitrine 19), telles sont les pérégrinations qu'ils vous proposent. Ils se permettent toutefois, de-ci, de-là, de petites excursions, si l'on ose dire, hors du sujet. A mi-parcours, par exemple, la vitrine verticale contient quelques ouvrages tirés de la « boite à outils » du chercheur en histoire de la littérature de jeunesse. Ce sont, par exemple, des bibliographies, des catalogues d'exposition ou de libraires d'ancien, voire des monographies. De plus, compte tenu de leur grand intérêt, quelques rares ouvrages à caractère non géographique ont été subrepticement insérés dans le parcours...

Ce tour du monde vous fera notamment découvrir l'importance qu'a toujours revêtue la question de la manipulation du globe terrestre par l'enfant (vitrine 1). Quels que soient l'époque et le contexte politique, la lecture du planisphère a également contribué à la formation géographique de la jeunesse; la question des « races » humaines, quant à elle, est omniprésente dans la littérature géographique de jeunesse d'autrefois (vitrines 2 et 3).

Avant de pouvoir manipuler « ses » cartes géographiques, c'est-à-dire des documents explicitement conçus pour lui, l'enfant devait se contenter de « dérober» celles de son entourage adulte. Ce dernier, cependant, lui en « octroyait » parfois (vitrine 4). Si la famille Girardet, du Locle, a joué dans ce domaine un rôle de pionnier, elle a aussi eu le mérite de proposer à la jeunesse, très tôt, des ouvrages de haute qualité, des abécédaires notamment (vitrine 5).

La lecture de la carte géographique nécessite parfois la consultation de dictionnaires géographiques (vitrine 5). Le célèbre Père Grégoire Girard, lui, fait découvrir sa ville à l'enfant de Fribourg (vitrine 6). De la cité des Zaehringen, Ninette et Jean nous conduisent en Suisse orientale (vitrine 7).

Le voyage se poursuit dans les pays voisins. L'Europe est à l'honneur (vitrine 8) grâce, notamment, au célèbre géographe Cari Bitter. Nos jeunes guides vous conduisent ensuite dans les vallées ladinophones des provinces italiennes de Bolzano, de Trente et de Belluno (vitrine 9) ; une curiosité bibliographique s'y trouve...

Le roi Louis XV vous attend pour vous présenter le premier plan de ville allemand à vocation pédagogique (vitrine 10). L'européocentrisme est très présent dans la littérature géographique de jeunesse de jadis (vitrine 11). L'instrumentalisation de la jeunesse par les Etats dits « forts », ou par les dictatures, est omniprésente ; la cartographie destinée au jeune public est l'un de ses vecteurs (vitrine 12).

Les prémices de l'utilisation de la lithographie pour l'illustration du livre de jeunesse apparaissent dans l'oeuvre de Godefroy Engelmann (vitrine 13).

Consultant l'atlas avec avidité - une manière de s'évader, de rêver- Ninette et Jean nous emmènent maintenant sur le continent africain. Afrique du Nord, Afrique noire, tel est leur plan de voyage... (vitrine 14). Un périple les conduit ensuite outre-Atlantique. C'est l'Amérique (vitrine 15), et notamment le Brésil avec ses anthropophages, le décalage horaire, la guerre d'Indépendance des Etats-Unis... (vitrine 16).

Peu sensibles au mal de mer, Ninette et Jean embarquent à nouveau sur un vapeur. Pour quelle destination ? Pour l'Océanie (vitrine 17). Le mystère plane, évidemment, sur les «terres inconnues »... II plane aussi sur la sphère armillaire, mais pour d'autres raisons... (vitrine 18).

Une certaine nostalgie de la mère patrie s'emparant des deux enfants, ils décident de la rallier au plus vite (vitrine 19).

 

Commentaire

Personnellement j’ai été frappé par l’aspect colonialiste de ces livres pour enfants

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