L’herbier peint de Rosalie de Constant
Rosalie de Constant (1758-1834), cousine du célèbre Benjamin, vécut à Genève puis à Lausanne et s’embêtait beaucoup.
Elle appartenait à une famille d’intellectuels. Elle eut la riche idée de meubler sa solitude en confectionnant un herbier. Elle fit cela sérieusement, lisant les grands auteurs, échangeant des idées avec ses amis cultivés (Mme de Staël etc.).
Au lieu de sécher les plantes, elle prit le parti de les peindre (aquarelle et gouache), art dans lequel elle excellait. J’ai apprécié le coquelicot, le rosier des collines, la jacinthe des prés (bleue) et les grappes rouges du sureau. « Essayons de les peindre, le souvenir en sera plus durable » (R. de Constant).
Les notices qui accompagnent ses peintures ont des phrases émouvantes et évocatrices.
« Un herbier devient un mémorial de toute une vie. Chaque plante porte avec elle le souvenir du lieu où on l’a cueillie ou de celui qui vous l’a donnée » (R de Constant).
« Celle que l’on voit ici [la centaurée scabieuse] a été cueillie dans un terrain sablonneux, au pied d’une colline escarpée, au dessus de Vinzel ».
« Dans un beau jour d’été, en suivant l’étroit sentier d’une vallée des Alpes, bordé de rochers qui envoient et augmentent la chaleur du soleil à midi, on désire trouver quelqu’ombrage. De grands sapins décorent les hauteurs ou bordent la rivière qui coule au-dessous du chemin. La fraîcheur du matin a disparu, mais encore quelques pas et l’on retrouve et la fraîcheur et l’ombre sous un vaste buisson en fleurs. C’est la rose des collines […] La nature semble avoir préparé une fête dans ce reposoir. ».
Bibliothèque de Genève, salle Ami Lullin
L’Herbier peint de Rosalie de Constant
Expo terminée en février 2010
Illustrations : Musée et jardins botaniques cantonaux, Lausanne.