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Histoire du Genevois
20 mai 2012

le cadastre ancien de Veyrier et Etrembières

Mercredi 15 septembre 2010 à Veyrier, Mémoire de Veyrier et La Salévienne organisaient une conférence sur le cadastre du XVIIIe s. de Veyrier et Etrembières. Aujourd’hui Veyrier est Suisse, mais Etrembières est française. En 1730 les deux communes étaient savoyardes et dépendaient du royaume sarde.  Leur destin a basculé avec la rectification frontalière de 1816 qui entraîna une coupure. Veyrier devint suisse et Etrembières restait sarde (aujourd’hui française). Le hameau du Pas de l’Echelle qui avant 1816 faisait partie de Veyrier est aujourd’hui rattaché à Etrembières.

Dominique Barbero, docteur en histoire et géographique et spécialiste du cadastre sarde  présenta le cadastre de 1730 des deux communes à partir de photos de la mappe mais aussi de cartes reconstituées  (cartes des cultures, des propriétés, des toponymes….).


Documents faisant partie du cadastre de 1730 :
- Le Journalier, qui n’est pas toujours bien fait.
- Le Livre d’estime : ce sont les lieux-dits classés par numéros.
- La Tabelle alphabétique : classement par propriétaire.
- Les Mappes (plans cadastraux) sont presque toutes numérisées.

 Le chef-lieu est exempté d’impôts pour regrouper la population.
Les nobles payaient l’impôt sauf ceux qui étaient présents avant 1556. Pour leurs anciennes parcelles
En 1730 le climat était plus chaud qu’aujourd’hui. Les glaciers étaient plus hauts.
En 1743-1736 il y eut beaucoup de pluies d’où de nombreuses parcelles inondées. Les documents cadastraux montrent  la trace des avalanches sous le terme de « bois cassés ».
Il y avait beaucoup de vignes. Le terme de hutins désigne les vignes cultivées en hauteur, sur des perches en bois de châtaigner, imputrescible.
A Veyrier il y avait un ancien bras mort de l’Arve
Toutes les eaux courantes appartenaient au duc
Nombre variable de toponymes selon les paroisses (communes).
Les structures agraires et les propriétés peuvent faire l’objet d’études grâce au cadastre.

Charles Hussy, ancien doyen de la Faculté de Géographie de Genève, présenta ensuite une tentative de reconstitution du paysage de Veyrier en 1730. Cet ancien universitaire s’occupa de coopération transfrontalière après sa retraite « L’affreuse coupure de 1815 ; on vit tous dans le même bassin » a-t-il fort justement déclaré.

Ensuite il se lança dans l’informatique. Un outil formidable, dit-il. Il fit plusieurs stages pointus.

Il nous présenta une tentative de reconstitution du paysage de Veyrier en 1730, réalisé dans le cadre d’un projet piloté par la maison du Salève et La Salévienne.
Avec l’ordinateur il montra d’abord le Mont Salève en trois dimensions. Puis il plaqua dessus le cadastre sarde. L’effet fut impressionnant. Un seul point reste à améliorer : le figuré des maisons qui ne correspond pas à l’architecture genevoise de l’époque (maisons avec un large avant-toit).
Si on fait une simulation informatique du pays en 1730, on aboutit à des résultats surprenants :
- Forêts rares
- Des marais à Troinex
- Nombreux marécages
- Des terrains inondables le long de l’Arve
- Le Salève était défriché
- De nombreuses forêts sont actuellement remplacées par des lotissements.

 Voir un autre compte-rendu de la même conférence : http://la-salevienne.org/benon/benon70.pdf

Une autre communication de M. Barbéro sur le cadastre sarde : http://la-salevienne.org/benon/benon48.pdf

 

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