Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Histoire du Genevois
4 novembre 2008

Promenades automnales

 

Toussaint 2008


Pendant toute la semaine, une pluie incessante tombe sur cette modeste montagne à la limite de la Haute-Savoie et de l'Ain. Pour la première fois depuis longtemps, le brouillard fait un fugitif retour, histoire qu’on ne l’oublie pas.

Le sol est lourd, pesant, gorgé d’eau. Le travailler demande de durs efforts, tant de la part de l’agriculteur qui y tire son gagne-pain, que de la part du jardinier qui prépare le plaisir floral de l’été prochain. Les muscles et les machines sont sollicités.


Il a neigé une fine poudreuse sur le Vuache jusqu’en dessous Cessens (vers 680 m.) et vers « Chez le Bleu ». Il est rare de voir la montagne blanchie en cette extrême fin d’octobre. La crête du Jura porte déjà son manteau d’hiver.

Les prairies sont couvertes de minuscules petits champignons jaunâtres.


Promenade sur le plateau surplombant Léaz et Grésin, à l’altitude de six cent mètres. Devant, le Vuache et sa forêt automnale aux teintes rouillées. Je tente de deviner l’emplacement de la chapelle Sainte-Victoire. Peine perdue, comment la retrouver au milieu de ces troncs et de ces branches.

Du fond de la vallée monte un roulement continu de bruits de moteurs : camions, voitures et motos perturbent le calme. Moins loin, un tracteur fait un boucan du diable. Tout à l’heure j’ai croisé quelques travailleurs qui plantaient les grands piquets que l’on place en hiver au bord des petites routes afin de permettre au voyageur de rester sur la route malgré le tapis neigeux.

Les carillons des cloches bovines chantent une musique apaisante. Plus loin, derrière les bosquets de sapins, se trouve une ferme qui doit être la Grange Pillet. Dans l’herbe, quelques fleurs résistent courageusement au vent froid, je reconnait des trèfles violets. Je poursuis jusqu’à une ferme en activité, sans doute Métral. Les feuilles des peupliers tournicotent sans arrêt sur elles-mêmes et bruissent fortement. Les feuilles des charmes sont si vives : oranges, jaunes.

Au loin, les sommets pointus des Alpes tranchent avec les rondeurs de notre paysage jurassien.


En retournant à la maison, discussion au bord du Rhône, non loin du Pont Carnot, avec un passionné de chasse, pêche et champignons.

Il parle avec émotion de sa vieille chienne. C’était cela, sa passion, la voir lever le gibier. Une chienne si intelligente qui excellait pour chasser le lièvre. Une fois son animal mort, le chasseur n’a plus voulu continuer et a suivi de nouvelles passions.

Aujourd’hui, les sangliers prolifèrent. Une véritable surpopulation. Il en est de même pour les chevreuils. Pourquoi n’augmente-t-on pas les quotas ?

Il parle de ses pêches, les sendres et les brochets du fleuve. Mais maintenant l’eau est polluée, dit-il. Nous faisons l’éloge de Charles Bosson qui avait dépollué le lac d’Annecy grâce un immense collecteur qui en faisait le tour. Mais là aussi, ces derniers temps, la situation se dégrade.

Nous parlons gastronomie, armagnac, tourtières.

Le soir tombe. Une patrouille de chasseurs bredouilles passe  sur la berge. Ils ont touché le sanglier mais celui-ci a réussi à fuir ne laissant que quelques gouttes de sang sur la boue et les roseaux.


Promenade à Genève en passant par Chancy. Alors qu’en Haute-Savoie le bétonnage est intense, du côté suisse cela se construit doucement, très doucement. Le paysage change peu d’une année sur l’autre.

Mais la crise financière ralentit nombre de projets.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité