visite à Bibracte

Visite au musée de Bibracte (vers Autun, massif du Morvan, Bourgogne)

Pour les Gaulois du peuple éduen, la ville de Bibracte constitue l’équivalent d’une capitale. Vercingétorix l’a choisie pour y faire sa base d’opération.  Là, se réunit l’assemblée des peuples gaulois insurgés contre Rome. Après sa victoire d’Alésia, César s’y établit aussi.

Je visite les lieux en août 2012.

La salle  du premier étage a été réaménagée pour présenter les découvertes archéologiques de ces dernières années. En effet, l’archéologie celtique avance vite. Désormais l’accent est mis sur les villes gauloises (ou oppida). On aurait tort de s’imaginer que la civilisation gauloise était exclusivement rurale, exclusivement basée sur l’utilisation du bois. Il fallait corriger cette image dépassée.

Ces nouvelles techniques archéologiques, quelles sont-elles ?

- La technique LIDAR avec un laser embarqué à bord d’un avion permet, une fois enlevé le couvert végétal avec des manipulations informatiques, de lire avec précision les dénivelés du sol.
- Photos aériennes.
- La dendochronologie, lecture des cernes de croissances des arbres.
- Analyse des os en laboratoire.
- La numismatique ou étude des monnaies.
- Diagrammes des pollens. L’époque gauloise correspond à une baisse des noisetiers et des chênes, mais à un développement des hêtres.
- Etc.

Les villes gauloises ou oppida se développent brusquement au IIe s. av. J.-C.

Elles suivent une conception standard : murs, rues, début d’une parure monumentale. Mais il y a des variantes locales. Ces villes gauloises durent peu car elles disparaissent peu après Jules César. A côté de ces villes, le paysage comprend des fermes éparpillées.

- Bibracte couvrait 200 hectares avec deux remparts, le second couvrant une surface plus faible que le premier. C’est l’un des dix plus vastes oppida connues. Une maquette montre la Porte du Rebout, surdimensionnée, plusieurs fois remaniées. Elle avait vingt mètres de large.
Bibracte avait une avenue centrale à partir de – 100. Après la conquête romaine les maisons en pierre remplacent les constructions en bois. Autre exemple d’influence méridionale : un bassin en pierre de type méditerranéen.

- Autre oppidum, le Mont Vully, en Suisse occidentale, dans la région des Trois Lacs. La porte principale est entourée de deux tours, chose rare. Il ne fut pas densément occupé et fut détruit par le feu.

- Dans la région de Clermont-Ferrand se trouvait un ensemble de trois oppida : Corrent  (qui a fait l’objet d’une publication récente), Condole et Gergovie. Il semble y avoir eu un glissement chronologique entre les trois. Le tout semble porter le nom de « Nemôssos ».

- Villeneuve-Saint-Germain au bord de l’Aisne, en Picardie. A l’extérieur se trouvent le murus gallicus et un fossé de chaque côté de celui-ci. A l’intérieur de l’enceinte deux autres fossés disposés en croix, surmontés d’une architecture en bois, découpent l’espace en quatre zones, cas unique. Dans chaque zone une habitation avec des annexes agricoles et des fosses.

- Saint-Symphorien, en Bretagne. Oppidum fondé au VIe s. avant J.-C. Etait-ce une résidence aristocratique lié à la présence d’une même famille ?

- L’oppidum de Manching, en Bavière.

- L’oppidum de Bâle, maquette de la porte avec le rempart.

- Oppidum de Staré Hradisko, République Tchèque. Occupation dense, rues au tracé irrégulier.

- Oppidum de Zavist, République Tchèque.

- Oppidum du Titelberg, Luxembourg. Lié à la proximité de mines de fer.

Plusieurs vitrines contiennent des armes gauloises.
Selon Diodore de Sicile (qui reprend Poseidonios), les Galates ont des casques avec de grands ornements en hauteur : cornes, oiseaux ou quadrupèdes. Pourtant trois seulement ont été retrouvés.

Le sanglier était rarement mangé. Il servait de symbole militaire. On le trouvait sur les enseignes, les monnaies, les monuments, les trompes de guerre (carnyx).

La représentation humaine est rare chez les Gaulois. Néanmoins on en trouve.
- Quatre bustes à Saint Symphorien. Dans une roche rare et dure, posés sur un support. Bustes d’ancêtres ?
- Statues d’Yvignac.

- Les mines de fer requéraient un savoir-faire impressionnant.  Il fallait étayer, pomper, concasser, griller, laver, conditionner pour le transport. Un exemple la mine d’or des Fouilloux en Dordogne.
- Une maquette montre les salines de Bad Nauheim (Hesse). Elles pouvaient mobiliser plusieurs milliers de travailleurs.
- Production de sel aussi à Salins les Bains etc.