Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Histoire du Genevois
10 avril 2012

christianisation du Genevois

La christianisation du Genevois

 

Genève, Musée d’Art et d’histoire, conférence de Jean Terrier,  11 novembre 2009.
L’archéologie régionale progressant rapidement, ce musée genevois a ouvert de nouvelles salles. Cette conférence en présente le contenu.

Au Haut Empire, Genève n’est qu’un vicus (localité secondaire) dépendant de la cité de Vienne. Mais la ville se trouve sur un axe économique important.

Dans les deux derniers tiers du IIIe siècle, l’empire est malmené par des invasions germaniques venant d’Europe centrale. Empereur de 284 à 305, Dioclétien rétablit l’ordre et réorganise les structures. Il y a quatre empereurs et de nouvelles provinces ; Genève est promue au rang de cité et se dote d’une enceinte réduite. Le christianisme est toléré. Au IVe s, l’empire connaît une seconde jeunesse.

A la fin du IVe s, une seconde vague d’invasions venue de l'Est déferle sur le Rhin. L’un des empereurs les plus actifs pour protéger la Gaule est Valentinien Ier (364-378). Le musée conserve son missorium. Il s’agit d’un plat commémoratif en argent. L’empereur y figure entouré de légionnaires. A ses pieds, les armes des vaincus. Afin de protéger les Alpes, les Romains installent en 443 les Burgondes en Sapaudia, autour du Léman. Les Burgondes, tolérants en matière religieuse, font de Genève leur capitale. Le diocèse, plus vaste qu’au Moyen Age, s’étendait probablement sur toute la Sapaudia, comprenant le territoire des Helvètes mais aussi la cité de Nyon. Vers 400 le groupe épiscopal comprend trois cathédrales, un baptistère et un palais.

Et hors de la ville ?

Les premières églises rurales datent du VIIe siècle : Céligny, Grand Sacconnex, Meinier, Vandoeuvres, Compesières, Saint-Julien.

A Vandoeuvres, une église frustre est construite vers 400, à l’arrière d’une villa patricienne. Il s’agit d’un petit sanctuaire avec un autel, en souvenir d’un personnage (une memoria). Le lien entre les vivants et les morts compte énormément. Puis une église remplace la memoria et le village se développe.

A Meinier par contre, aux Ve-VIe s l’église succède  à un temple (je signale que c’est peut-être pareil à Desingy). On a trouvé une fosse avec des branches de frêne.

Jusqu’au VIIIe s, les nécropoles ne sont pas liées à une église, mais se trouvent isolées en pleine campagne. Les églises restaient rares et le cadre paroissial n’existait pas.

Dans la nécropole de Sézegnin, on a trouvé des tombes du VIIe s, avec des garnitures de chaussures, boucles d’oreille, bagues, plaques-boucles (mode méditerranéenne) et garnitures de ceinture.

Fin VIIIe, début IXe s, les campagnes sont quadrillées par de nouvelles structures.  Les cimetières autonomes sont abandonnés et les tombes sont désormais implantées autour des églises. Celles fondées à cette époque sont : Trévessin, Satigny, Russin, Vuillon, Confignon, Thonex, Présinge, Jussy, Collonge-Bellerive. Ces églises reçoivent un clergé attitré. A Satigny on a mis à jour un calice dans une sépulture (celle d’un prêtre ?). Les objets laissés dans les sépultures sont moins nombreux. On note une augmentation de dons à l’Eglise. Le pouvoir contrôle les campagnes avec les décanats (subdivisions des diocèses). A l’époque romaine on utilisait des tombes en coffres de bois, après (550-800) les sépultures se font dans des coffres en dalles de molasse. Sous la christianisation on ne fait plus de crémation, on inhume les corps tels quels. A partir du IVe siècle on  note un abandon des techniques de maçonnerie venues de la Méditerranée au profit de l’usage du bois, matériau local d’utilisation plus facile.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité