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Histoire du Genevois
29 mai 2010

Pèlerinage à Sainte-Victoire 2010

 

Lundi de Pentecôte 24 mai 2010


Pèlerinage à Sainte-Victoire du Vuache

 

Cette chapelle se trouve au sommet du mont Vuache (Haute-Savoie), sur la commune de Chevrier. SteVic

Ruinée au XVIIIe siècle, elle fut reconstruite en 1851, mais elle est plutôt "moche". Un cube de ciment. Chaque lundi de Pentecôte un pèlerinage s'y déroule. Il avait presque disparu dans les années 1970, maintenant il redémarre.

Cette matinée de l'an 2010, je grimpe au milieu de larges tapis d’ail des ours, très odorants, avec leurs petites fleurs blanches pointues. Il y a aussi des asperges sauvages, petites et toutes vertes. Je traverse la sinistre sapinière de Balme (sur Vulbens), sombre et branchue, sans sous-bois.

Puis j'arrive sur la crête où le chemin est plus facile.

Au bout d'une heure de marche, me voici rendu à destination, exténué, claqué, vidé, lessivé, kaput. Il fait chaud, les participants portent des tenues estivales décontractées : shorts, tee-shirts, chapeaux, casquettes. Il y a même quelques octogénaires, dites-donc.

Un petit groupe reste assis à l’écart, gêné, emberlificoté : des parpaillots suisses ?

Je m'assois sous un érable de Montpellier, qui ne pousse pas haut. Derrière la chapelle, les frênes comment à peine à s’enfeuiller. Beaucoup d’arbres sont assez petits ; ils datent d'il y a soixante ans. Toute la forêt avait été coupée vers 1940-1945 afin de fournir des bûches ou du charbon de bois aux habitants des villes et aux gazogènes des voitures. Depuis la forêt repousse mais autour de la chapelle le sol est mince, rocheux, quasi inexistant.


Beaucoup (comme moi) ne reprennent pas les prières et restent les lèvres fermés, timides.

Un peu plus loin, les enfants jouent et rient. Et si dieu était un rire d'enfant ?

Après l’office on s'assied et chacun sort de son sac à dos bouteilles, sandwichs etc. On salue les amis, on refait connaissance avec ceux que l’on n’avait pas revus depuis des années. On se raconte de bons souvenirs, les personnages pittoresques d'autrefois, les anecdotes. Ah tu te souviens du Père Machin ? Et Pipo de Faramaz ?Et cette Pentecôte où nous n'étions que quatre sous une pluie battante ? Ah tiens cette année il n'y a pas l'ami X. avec sa bouteille de gniole... Et, tu te souviens de l'année où un prêtre avait amené de l'eau-de-vie ? Au fil du temps, le niveau du précieux breuvage baissait. Pendant qu'il tournait le dos, un farceur avait mis de l'eau dans sa bouteille... Personne n’osait dire au curé que son eau-de-vie s’était changé en eau !

Etc.

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La messe débute à onze heures et dure plus de soixante minutes. On a sorti pour l’occasion la statue de sainte Victoire, avec sa longue chevelure d’ébène, sa palme dans une main, la Bible dans l’autre. Cela lui fait du bien de prendre un bain de soleil. Je la trouvais un peu pâlotte ces derniers temps.

Il y a une centaine de personnes, un peu moins que les années précédentes paraît-il. Les gens de la Semine ne semblent pas être nombreux.

 

 

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Le père Pierre Marmilloud officie. Originaire de Chevrier, il a passé plusieurs années en Bolivie à aider les déshérités.

Admirable.

Le prêtre s’adresse à tous, quelque soit leur religion et leur origine. Il porte une aube colorée et dirige la messe avec allant, donnant la parole au laïcs. Bonne pédagogie.

On évoque les disparus.


Dialogue avec l’assistance : comment faire pour être sauvés ?

Chacun intervient à sa façon, les uns sont optimistes, les autres moins, certains s’expriment avec maladresse, d’autres recueillent l’approbation générale ; chaque intervention est passionnante et enrichissante. Les exigences de dieu sont bien difficiles disent certains, mais heureusement il est ouvert d’esprit et conciliant ajoutent les autres, si on ne sait pas comment faire il nous aidera, il nous montrera le chemin. Il n’y a pas que l’argent et les biens matériels dans la vie, disent certains, ce n’est pas l’essentiel.

Paroles d’or, si on peut dire, dans cette région du Genevois très aisée, où l’argent coule à flot, où les nouveaux riches et les « parvenus » sont nombreux.

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Un petit groupe reste assis à l’écart, gêné, emberlificoté : des parpaillots suisses ?

Beaucoup (comme moi) ne reprennent pas les prières et restent les lèvres fermés, timides.

Un peu plus loin, les enfants jouent et rient. Et si dieu était un rire d'enfant ?

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Après l’office on s'assied et chacun sort de son sac à dos bouteilles, sandwichs etc. On salue les amis, on refait connaissance avec ceux que l’on n’avait pas revus depuis des années. On se raconte de bons souvenirs, les personnages pittoresques d'autrefois, les anecdotes. 

Ah tu te souviens du Père Machin ? Et Pipo de Faramaz ?Et cette Pentecôte où nous n'étions que quatre sous une pluie battante ? Ah tiens cette année il n'y a pas l'ami X. avec sa bouteille de gniole... Et, tu te souviens de l'année où un prêtre avait amené de l'eau-de-vie ? Au fil du temps, le niveau du précieux breuvage baissait. Pendant qu'il tournait le dos, un farceur avait mis de l'eau dans sa bouteille... Personne n’osait dire au curé que son eau-de-vie s’était changé en eau !

Etc.

Un moment convivial.

Pour en savoir plus sur l'histoire de sainte Victoire, voir mon article dans les Echos saléviens n°7 de 1998.



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