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Histoire du Genevois
1 avril 2014

Sur la route du Tokaïdo (expo)

Fondation Baur, Musée des Arts d’Extrême-Orient, Genève

Exposition sur les routes du Tokaïdo.

fondation-baur.ch/fr/exhibitions

Compte-rendu de visite, mars 1914

photo fondation Baur :

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Ce musée privé sur le rocher de la vieille ville genevoise nous offre généralement de belles expositions. Celle de ce début 2014 propose des estampes japonaises évoquant les routes de pèlerinage dans le Japon d’autrefois (XVIIIe et XIXe s). Cela  rappelle une récente exposition sur Hiroshige à la Pinacothèque de Paris (octobre 2012 à mars 2013). Ici nous voyons  les estampes conservées dans les réserves de la Fondation Baur.

Devant le succès de ce pèlerinage, très vite les éditeurs publièrent quantité de guides pour voyageurs. Les uns n’étaient que de petits carnets alors que d’autres, plus consistants, proposaient de remarquables illustrations dont quelques-unes survécurent jusqu’à nous. Ces grands illustrateurs et artistes se nommaient Utagawa Hiroshige (1797-1858), Esho Hiregaki (mort en 1968), Katsushika Hosukaï, (1760-1849) Utagawa Kunisada (1786-1873).

La route de pèlerinage  la plus empruntée, dite du Tokaïdo, reliait les deux capitales Kyôto et Edo (=Tokyo), le long du littoral méridional de la grande île de Honshu. Encore aujourd’hui cette route demeure l’axe principal du Japon économique. Sur ce chemin de 500 km transitaient pèlerins, marchandises, autorités politiques  etc.  Deux fois par an, sur ordre du shôgun (premier ministre), les grands seigneurs devaient changer de résidence et se déplacer d’une capitale à l’autre. Cela donnait d’immenses convois de cavaliers et de piétons qui s’étiraient sur la route. Le peintre Sadahide nous montre un de ces cortèges sur la route du Tokaïdo. A pied, le voyage durait deux semaines. A cheval, quatre jours seulement.  

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A chaque étape, des établissements permettaient de changer de chevaux, de prendre un bain de pieds pour se relaxer d’une longue marche, de se restaurer et de dormir. On y dégustait les spécialités gastronomiques « du terroir ». On y faisait ses emplettes auprès de marchands qui proposaient des souvenirs. On voit que le commerce touristique ne date pas d’hier…
Les maisons de thé offrent des rafraichissements. Dans tel village on pouvait manger du poisson séché alors que Kuwana  était renommé pour ses palourdes grillées.  Mégawa  proposait sa spécialité de riz aux légumes verts accompagnée de fromage de soja.

Certains moments du trajet sont particulièrement évocateurs. Une estampe montre la montée battue par le vent et la pluie vers le château de Kaneyama. Parfois le brouillard s’épaississait au point que l’on ne pouvait que deviner de vagues formes devant soi. A Shono le vent souffle au point de courber une célèbre forêt de bambous géants. On admirera aussi la beauté des paysages enneigés du sanctuaire de Seki.  La vue du col de Satta est magnifique. Et aussi cette montée nocturne du col au-dessus de Hakone, à la lumière des torches.
Une immense estampe fourmille de détails minuscules sur les sanctuaires et les temples de Nikko.
Les ponts étaient assez rares. Ceux d’Edo et de Kyoto, les deux grandes villes terminus, sont souvent représentés. Sur la route du pèlerinage le pont des Singes surplombait d’une hauteur vertigineuse un petit cours d’eau. Pour franchir le fleuve Tenzyu on prenait le bac. La rivière Oï se traversait avec des porteurs qui permettaient aux élégantes confortablement installées sur leurs sièges de passer d’une rive à l’autre.

Sur le chemin, entre deux hostelleries, les voyageurs épuisés font une halte. Ils allument un feu pour se réchauffer, boire du thé ou fumer une longue pipe.

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