L’Atlas historique de la Savoie

Samedi 7 octobre 2012, conférence sur l’Atlas historique de la Savoie 1792-1914.
Par Romain Maréchal et Yannick Milleret.

Les auteurs veulent nuancer l’importance de l’anniversaire du rattachement de la Savoie à la France en 1860. Ils veulent remettre à sa place cet évènement un peu « gonflé » et réintroduire le temps long, cher à l’historien Fernand Braudel.
C’est pourquoi ils ont l'intention de créer de nouvelles cartes réunies dans un atlas.

Résumons en quelques dates.

- 1792 la Savoie est envahie par les troupes françaises.
- 1798 la république de Genève par les troupes françaises. La région est divisée en deux départements, l’un au Nord, l’autre au sud.
- 1814, les Cent Jours, tentative de découpage de la Savoie suivant un axe Est-Ouest, ce qui est nouveau. La Savoie d’un côté, le département du Mont Blanc de l’autre. Mais ce découpage ne dure pas longtemps.
- 1815, Waterloo, deuxième défaite de Napoléon. Toute la région revient au royaume de Piémont-Sardaigne. On se contente de changer les noms des découpages administratifs : le canton devient le mandement et l’arrondissement devient la province. Instauration d’une zone franche au nord de la Savoie. Annecy se retrouve isolée du point de vue économique. La véritable capitale de la Haute-Savoie devient Genève et non Annecy.
- 1816, petite rectification de la frontière entre Genève et la Savoie. Quelques villages changent de main.
- 1818, nouveau découpage.
- 1837, il y a trois provinces qui toutes touchent à la frontière genevoise. Annecy obtient une promotion.
- 1848, division en deux entités, nord et sud.
- 1860, cette division nord-sud est reprise.

Evolutions sociologiques.

Le maximum d’habitants dans les deux Savoie est atteint en 1848. Après cette date le taux de natalité baisse, les migrations saisonnières et l’exode rural s’accentuent surtout en montagne.

Forte croissance d’Annecy et encore plus d’Annemasse, mais cette dernière part de presque rien. Les autres villes stagnent.
Les villes se dotent de nouveaux quartiers, ainsi à Annecy le quartier de la préfecture après 1872.

Fort taux d’alphabétisation qui s’explique par le rôle du clergé dans les vallées. Dès 1822 l’Etat sarde a voulu créer une école dans chaque commune. L’alphabétisation se transmet au sein de la famille car les migrations sont importantes et la connaissance de l’écrit est indispensable pour obtenir une bonne situation.

Les migrations son t d’abord saisonnières, puis définitives.
Elles se font d’abord à courte distance, puis se font ensuite sur des distances de plus en plus longues. Genève a été en partie construite par les maçons du Giffre.

Très fort recrutements de prêtres après la Révolution, entre 1816 et 1830. On veut effacer l’intermède révolutionnaire. Cette vague de nouveaux curés restera en place une trentaine d’années. D’où une deuxième vague de recrutements vers 1870.Il y a beaucoup de congrégations religieuses en Haute-Savoie, un peu moins en Savoie.
Cette ferveur religieuse ne se traduits pas par un comportement politique homogène. Vers 1877 le vote républicain est majoritaire, en 1906 partout ou presque on vote radical.

De 1806 à 1911 le blé reste la seule céréale. L’autarcie recule. Les fruitières qui transforment et commercialisent le lait sont de plus en plus nombreuses.
Après 1860 déclin des ateliers et des mines, augmentation des usines en partie grâce à l’hydroélectricité.
Le chemin de fer intègre la région à l’Europe. La Savoie devient un nœud ferroviaire.