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Histoire du Genevois
15 octobre 2010

Conférence sur les Italiens en Savoie.

Samedi 9 octobre 2010, salle communale de Monnetier-Mornex (Haute-Savoie)

Conférence sur Carlo Borini, ingénieur piémontais en France (XIXe s).

Carlo Borini est l'auteur du pont d'Etrembières, du pont sur la Dranse, du pont sur le Viaison à Mornex et paraît-il d'une cspie113partie de la route d'Arcine à Chevrier.

Lecture conseillée : http://www.astilibri.com/cultura/carlo_borini.htm

En introduction la conférence évoqua les Italiens en Savoie. C’est sur ce point que je ferai porter le compte-rendu.

LES ITALIENS EN SAVOIE

Les migrants avaient de l’espoir : éviter l’échec, le retour au village. Ils voulaient de meilleurs revenus, une vie libre. Ils étaient à la fois victimes et héros.

Il y eut d’abord une immigration de voisinage venue du Piémont.

Crise de l’économie alpine en Italie du nord.

Flux continu, immigration importante en 1880-1887, puis en 1922-1931, puis en 1946-1974. Le maximum fut atteint en 1962.

Parfois la Savoie n’est qu’une étape pour se rendre vers le reste de l’Europe ou l’Amérique du nord. De Modane on se dirigeait vers Le Havre, la Lorraine, la Ruhr, la Belgique.

La Savoie attirait davantage que la Haute-Savoie grâce à son industrie lourde (Maurienne).

Il y eut d’abord les montagnards piémontais puis ceux des Abruzzes et de l’Apennin Central. Après 1945 les Italiens viennent du sud : Calabre, Sicile, Sardaigne. Ils se rassemblent dans le même lieu d’accueil. Il y a des réseaux de parenté ou de voisinage qui forment de petites colonies. Par exemple les Siciliens se fixent à Aix-les-Bains.

Très vite il y a un équilibre en les arrivées d’hommes et de femmes. La France se caractérisait par sa faible natalité et avait besoin de bébés.

Il n’existait pas de ségrégation permanente dans l’habitat. Certes au début il y a quelques ghettos, des quartiers à part, mais cela ne dure pas.

L’intégration scolaire dégagera une élite.

Les mariages mixtes contribuèrent aussi à l’intégration. Il y eut beaucoup d’unions dans le sens une Italienne avec un Savoyard, beaucoup moins dans sens inverse. Avant 1939 le nombre de naturalisation augmente : peur de l’avenir, besoin d’avoir des papiers.

En 1975 le mouvement s’inverse. Il y a davantage de retour au pays et moins d’arrivées en France.

Aujourd’hui la communauté s’ouvre, elle vit une double culture, elle est à l’initiative de plusieurs jumelages entre villes italiennes et françaises.

1914-1918 : avec la solidarité des tranchées, l’image des Italiens change.

Activités :

Usine de Chedde.

Vallée de l’Arve.

Carrières de lauze en Maurienne

Construction, ramonage, rétameurs

Basilique de la Visitation à Annecy

Tunnel du Mont Blanc

Usine de vêtements à Annecy

Bucherons, charbonniers, mines de charbon en Maurienne, cordonniers

Les petits clandestins en sandales traversaient le Col du Mont Cenis.

Les causes de l’immigration

La misère, bien sûr, mais pas seulement.

Les immigrés ont un projet, un savoir-faire, un petit capital. Ce sont des aventuriers, au sens noble du mot.

Il faut se débarrasser de l’image d’Epinal du maçon avec son baluchon et sa truelle : elle ne correspond pas à la vérité.

Les immigrés ne partent jamais à l’aveuglette. Notons d’ailleurs qu’avant 1860 la Savoie était piémontaise et qu’en franchissant les Alpes les Piémontais ne se rendaient pas à l’étranger.

La grande vague d’immigration date des années 1850. Les futurs immigrés disposent d’un réseau d’information. Le télégraphe existe. Le patron peut télégraphier aux ouvriers : j’ai besoin de vous pour un gros chantier, venez. Les gazettes publient des adjudications de travaux, il y a des affiches, les crieurs publics, le bouche à oreille.

Les Italiens rentrent au village à la morte-saison.

Ils fonctionnent comme un cerveau collectif. Ils sont toujours en groupe. Ils réunissent ainsi de nombreuses compétences et peuvent faire un chantier du début à la fin.

Le Statut Albertin a libéralisé la société sarde. Les associations se multiplient, ainsi que les écoles, les formations professionnelles. Il avait de bonnes écoles de formation. Les socialistes créent des cours du soir. Les ouvriers arrivent d’Italie, constatent qu’ils ne sont pas assez compétents et repartent en Italie pour se former.

Entre 1815 et 1860 il y avait peu de chantiers de construction en Savoie. L’économie était endormie.  La Savoie manquait de capitaux et ceux-ci venaient souvent d’Italie.

Les Italiens s’installent là où il y a un vide. Par exemple Samoëns, la vallée du Giffre.

Ils sont nombreux à Annecy.

La grève de 1909 opposa des ouvriers piémontais à des patrons piémontais.

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