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Histoire du Genevois
10 août 2010

Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal

 

Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal

Visité en août 2010

 

mus_eStRomainDu mardi au dimanche de 10 h à 18 h
Route départementale 502
69560 Saint-Romain-en-Gal
Tél. : 04 74 53 74 01


http://www.musees-gallo-romains.com/st_romain/presentation/index.html
http://www.canal-educatif.fr/videos/art/20/mosaiquecalendrier/mosaique-calendrier-agricole.html
http://www.3d-maquettes.com/saintromain.htm

 

 

Aujourd’hui Saint-Romain-en-Gal (sur le Rhône, un peu en aval de Lyon), n’est qu’une banlieue de Vienne, séparée de cette dernière par le grand fleuve. On peut cependant y voir un musée moderne, spacieux et agréable, à quelques mètres de la rive. Ce musée possède de magnifiques mosaïques romaines et beaucoup de maquettes d’habitations ou de quartiers.


Il y a deux mille ans, Vienne était la capitale des Gaulois allobroges, puis devint une des plus grandes villes de la Gaule romaine. Son  territoire s’étendait depuis l’actuel département de l’Isère jusqu'au lac Léman.
Dans ce musée on verra uniquement des vestiges postérieurs à la conquête romaine, même si des restes plus anciens ont été trouvés sur place par les archéologues.

 

En effet, avant la conquête, il y avait un village sur la rive orientale, à l’emplacement de Vienne. Il était protégé par des collines aux flancs escarpés, presque des falaises.
Avec l’arrivée des Romains des remblais sont déposés sur les rives et un grand chantier de construction débute.
La ville comprend un forum, un temple de Rome et d’Auguste de la fin du 1er siècle et de nombreux thermes (hammam, salle de sport, jardins, lieu de rencontre). Des acqueducs amenaient les grandes quantités d’eau indispensables au luxueux et dispendieux mode vie romain.
Vienne était aussi vaste qu'actuellement. Par son site environné de cinq collines, elle faisait un peu penser à Rome. L’enceinte construite sous Auguste symbolisait sa puissance et son prestige.
En – 50 elle reçoit le titre de colonie latine, qui lui accorde des droits civils mais pas de droits politiques tels que le droit de voter ou de devenir magistrat romain.
Au milieu du 1er s., elle devient colonie romaine, statut accordé aux plus prestigieuses et aux plus fidèles cités conquises et qui faisait d’elles de petites Rome.

 

Voici ce qu’écrit à son propos le poète Martial. On voit la considération qu’il avait pour elle.
"Pendant que je me livrais ainsi à la satire, Rome entière répétait mes épigrammes ; non seulement Rome mais la province ; non seulement la province, mais même chez les barbares ; à Vienne, par exemple, dans les Gaules, on savait les vers de Martial. (introduction)
Si j'en crois les bruits de la renommée, Vienne, la belle, fait, dit-on, ses délices de mes ouvrages. Là, chacun me lit, vieux, jeunes, enfants, et même la chaste épouse en présence de son mari timoré. Ce triomphe est pour moi plus flatteur que si mes vers étaient chantés par ceux qui boivent, à la source même, les eaux du Nil ; que si le Tage, ce fleuve de ma patrie, versait pour moi tout l'or de l'Espagne ; que si l'Hybla et l'Hymette prodiguaient à mes abeilles leurs sucs nourriciers. Je suis donc quelque chose, et le murmure d'une langue adulatrice ne m'abuse point
".

Martial Epigrammes livre 7, 88
traduction : http://remacle.org/bloodwolf/satire/Martial/livre7.htm
http://www.clg-tremonteix-clermont-ferrand.ac-clermont.fr/vienna/textes/viequot/scribo.htm

 

 

fleuveVienne avait un bon emplacement sur l’axe commercial entre le nord de l’empire, les Alpes et la Méditerranée. La ville était la dernière étape avant Arles, port de mer. Les bateaux de mer ne remontaient pas au-delà d’Arles, à partir de là les puissants nautes de Lyon dirigeaient le trafic.
On y pratiquait le commerce d’huile, de vin,  de poisson, de garum (sauce de poisson très salée),  de fruits. On importait les luxueux marbres jaunes de Tunisie et marbres violets de Turquie. Une partie de l’impôt en nature perçu en Gaule par Rome passait par Vienne.
« Du nord, descendent l’étain, le cuivre, l’ambre ou la céramique lyonnaise jusqu’au port de Marseille ; du sud, remontent les épices, l’ivoire, le marbre d’Egypte, le sel de Camargue, l’huile et le vin, jusqu’aux îles britanniques. Le vin est une denrée de luxe, en provenance d’Italie ou d’Orient et conditionné dans les amphores.
Outre les grands échanges, un marché régional se développe, afin de répondre aux besoins des villes gallo-romaines de la vallée, alors en plein essor. Ainsi transitent la pierre de taille depuis les carrières de pierres calcaires de Seyssel (bourg du Haut-Rhône, en amont de Lyon), les tuiles, les amphores et les céramiques à usage culinaire produites dans les ateliers situés près des rives du Rhône
».

http://www.maisondufleuverhone.org/fichierspdf/fichescollegepdf/16.vienne.pdf

 

Traces du commerce viennois :
- Piliers de chêne au bord du Rhône, aménagement de la berge ou ponton, entre +30 et +230.
- Dolia (récipients) de mille litres, enduites de poix
- Mosaïque représentant les dieux du fleuve, un homme et une femme. Début IIIe s. après J.-C.
- Reconstitution d’une grosse barque servant à décharger les navires de mer.
- Piédestal de la statue de Lucius Helvius Frugus, curateur des bâtiments du Rhône et de la Saône, un des deux duumvirs (magistrat local) de Vienne.
«  A notre avis, il n’est décurion ou magistrat ni à Vienne ni à Lyon, à cause de la disposition traditionnelle des carrières de ces grands personnages, qui sont toujours présentées comme des quasi-cursus, par ordre d’honneur décroissant. Son implantation viennoise passe peut-être par le biais du sévirat [magistrature locale], sous une graphie exceptionnelle, ou par l’exercice d’une profession. A Lyon même, il devait exercer le métier de centonaire ou d’utriculaire, autre métier de la batellerie, et il constitue ainsi un exemple supplémentaire de naute aux activités multiples.
Même si la nature exacte de ses activités demeure inconnue ou au moins hypothétique, ce membre nouveau de la corporation des bateliers du Rhône nous fournit un témoignage épigraphique supplémentaire des relations économiques entre la capitale des Gaules et la cité des Allobroges :  installé à Lyon, il travaillait aussi dans la cité voisine et rivale de Vienne, où il avait peut-être reçu l’honneur du sévirat à cause de sa position éminente dans l’une des plus prestigieuses corporations lyonnaises, à moins qu’il n’ait simplement exercé à Vienne un métier. La datation de l’inscription, à la fin du Ier ou au début du IIème siècle ap. J.-C., milite pour un développement précoce, rapide et continu du rôle commercial de Lyon sur l’axe rhodanien
».

Xavier Colin, Une nouvelle inscription lyonnaise concernant un naute du Rhône, in Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik 119 (1997) 217–220.
http://www.uni-koeln.de/phil-fak/ifa/zpe/downloads/1997/119pdf/119217.pdf
http://www.musees-gallo-romains.com/st_romain/collection/le_grand.htm

 

A Saint-Romain on trouvé d’autres thermes. Immenses, ils couvraient 80 000 m2. Les murs des latrines représentaient des lutteurs et Hercule. Ces latrines étaient d’ailleurs luxueuses : marbres, fontaines.

 

Le théâtre était aussi grand que celui de Lyon, un peu plus petit que celui d’Autun.
A l’extérieur des murs : temples de tradition indigène, cirque.


Les maisons avaient de larges cours centrales à ciel ouvert, davantage adaptées au climat méditerranéen qu’à celui de Vienne.Orph_e

Dallages de  marbre jaune et bleu.


Mosaïques :
-  mosaïques géométriques noir et blanc. C’est un style particulier à Vienne, copié sur des motifs italiens mais adapté et transformé. Triangles, rectangles, polygones
- mosaïque au bouclier.
- mosaïques avec des belles grappes de raisin jaune
- motifs : oiseaux, un oiseau picorant un serpent, sanglier, cheval, lions, guépard, Orphée charmant les animaux avec sa lyre : motifs africains
- le châtiment de Lycurgue, fond vert, belles couleurs

- décors muraux de style italien. Architectures en trompe-l’œil, candélabres à roulettes, feuillages, masques tragiques de Ménades.
- Salon jaune avec ses peintures.

 

Objets divers :

Petites lampes à huile : éclairage faible.
Outils de forgerons et de menuisier.
Fours de potiers.
Assiettes allobroges, de couleur sombre, souvent signées Priscus.
Puits, tuyaux d’aduction, robinets.

Maquillage : boules de bleu, peignes, balsamaires, fibules.

Nourriture : surtout de la viande de porc, un peu de bœuf et de volaille, escargots, huîtres, peu de produits de chasse, et... un œuf d’autruche.

 

Vie religieuse :
- Statue d’Hygie, déesse de la santé, réplique romaine d’une sculpture grecque
- Laraires en pierre, petits autels domestiques où l’on honorait les dieux du foyer.
- Statue du IIe s. apr J.-C représentant Sucellus, dieu gaulois très populaire, de l’agriculture, de l’artisanat, du commerce.

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