Exposition Rimbaud, Verlaine, Mallarmé

Exposition Rimbaud, Verlaine, Mallarmé, une collection privée

A Genève du 18 mars au 9 mai 2009

Bibliothèque de Genève, ex-BPU, Promenade des Bastions, Espace Ami Lullin

Entrée libre

Mardi et vendredi de 14 h à 18 h

Samedi de 10 h à 12 h et de 14 à 17 h

Prochaine visite commentée le 7 mai à 12 h 15

Fermé dimanche, lundi et jours fériés

Les pièces présentées viennent de la collection privée d’Edouard-Henri Fisches qui compte en tout trois cent documents. Seuls quelques-uns sont ici présentés. Il s’agit de livres, brochures, manuscrits et photos, édités entre 1862 et 1898. L’ensemble, de petite surface, se visite sans aucune fatigue.

Ces trois poètes dits symbolistes meurent entre 1891 et 1898. Ils se sont eux-mêmes qualifiés de « poètes maudits », selon le mot de Verlaine.

Les reliures sont magnifiques. Il y a notamment de très belles reliures des livres de Verlaine. On voit aussi des dédicaces, annotations et illustrations.

Je me suis surtout attaché aux vitrines sur Rimbaud, ce « passant considérable », selon le mot de Mallarmé

Il publie ses premiers poèmes en 1862-1863. En 1873 il publie par lui-même Une saison en enfer alors qu’en 1886 Les illuminations sortent avec l’aide de Gustave Kahn, directeur de La Vogue, qui demande à Verlaine de faire une préface. Les Illuminations et Une saison en enfer sont ensuite publiées en 1891 par Verlaine.

Dans une lettre envoyée depuis Aden le 19 juin 1894 Rimbaud parle à ses amis d’une caisse de livres qui ne lui est pas arrivée, probablement des ouvrages techniques. Dans une autre vitrine figure le manuscrit autographe du titre d’une nouvelle écrite à l’âge de seize ans, Un cœur sous la soutane, les confidences d’un séminariste amoureux d’une jeune fille.

On peut admirer le portrait de Rimbaud et Verlaine, publié en 1925 dans une édition du poème de Rimbaud Ce qu’on dit aux poètes à propos de fleurs. C’est une gravure sur bois d’après le tableau de Fantin Latour, le « coin de table » de 1892. Plus loin, le portrait photographique de Rimbaud en 1871 et de nombreux portraits de Verlaine.

Lettre de Rimbaud à son ancien professeur Georges Isambart, le 13 mai 1871. Il critique son enseignement : « on se doit à la société », « je travaille à me rendre voyant ». En pleine Commune de Paris, Rimbaud se veut se placer aux côtés des « travailleurs de Paris ».

Mallarmé

Poème relevé

Au solennel champ de blé

Quand la brise se déroule

Sourit l’espoir assemblé

De pain pour toute la foule.

1895 ?

Un réseau de poètes

Ils commencent par éditer dans des revues littéraires comme Le Décadent littéraire de novembre 1886 et Le Parnasse contemporain de 1866.

Paul Verlaine joue un rôle considérable en assurant la notoriété d’Arthur Rimbaud et de Stéphane Mallarmé. Il écrit sur eux, par exemple dans Les Hommes d’aujourd’hui, années 1886-1888-1896.

Un site vidéo

Dans un coin, deux ordinateurs permettent de visiter un documentaire intéressant sur les trois poètes. Selon moi, c'est le clou de l'expo. Un moment d'émotion et debonheur. J’ai écouté vingt-deux poèmes de Rimbaud lus par Gérard Desarthe. La voix donne une impression très différente de la lecture. Mille fois j'avais lu ces pages mais on ne réagit pas  de même façon avec l'oeil et l'avec l'oreille. Ce ne sobnt pas les mêmes mots qui résonnent.

Grace au comédien, des mots deviennent magiques et chantants : clapotement, d’incroyables Floride, bleuités, je croyais à tous les enchantements, je fixais des vertiges, pleurant je voyais de l’or et ne put boire, je sais aujourd’hui saluer la beauté. Lisez donc Rimbaud, quel plaisir.

Consulter également :

Sur Gustave Kahn : http://www.remydegourmont.org/vupar/rub2/kahn/notice.htm

Sur la bibliothèque de Genève : expos.bge@ville-ge.ch et www.ville-ge.ch/bge

Mais quel dommage que cette exposition soit si mal annoncée ! Aucune page internet n’a été publiée par nos amis suisses.

Ecouter aussi le CD audio

Arthur Rimbaud , Gérard Desarthe , Marie-Jeanne Séréro

Disc compact - Boîte

Paru en 2005 aux éditions Gallimard