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Histoire du Genevois
8 janvier 2008

Rassemblement des Duret 1994

 

Rassemblement des duret de menthonnex

 

 

Dimanche de Pentecôte 22 mai 1994

 

La journée s'annonçait pluvieuse. Tout commença par une messe à l'église paroissiale de Menthonnex en Bornes, canton de Cruseilles (Haute-Savoie), berceau originel des racines profondes du substrat "authentique, historique et véridique" des Duret. rassemblement1

 

 

 

Le saint lieu était plein à ras bords. Bon Dieu ! Tous ces Duret ! Y en avait tout plein des tas et des tas ! Des grands et des petits, des blonds et des bruns, des maigrichons et des bien portants, des chauves et des chevelus, des élégants et des habillés en jean. Il y avait aussi trois ou quatre prêtres, l'un d'eux portant une étole toute bariolée : un gradé sans doute. On fit quelques prières, se leva, se rassit, se releva et ainsi de suite une vingtaine de fois. Des prières aux paroles mystérieuses furent prononcées. Pour comble de confusion je me trouvé placé autoritairement au deuxième rang. Je ne pouvais répéter une seule parole, n'ayant eu aucune formation religieuse. On aurait fait des prières hindouistes que je n'aurais pas été plus embarrassé. On rendit hommage aux morts qui avaient tant travaillé, à quelques personnalités célèbres comme l'abbé Descombes historien local décédé vers 1935. Puis, ce fut la distribution des "pastilles" comme dit mon fils. Il en réclamait avec insistance, ne voyant pas pourquoi je le privais de cette pâtisserie inconnue.

rassemble8

 

Ensuite tout le monde sortit et se rassembla devant le monument aux morts. Il y avait foule sur la grand' place : 350 personnes sur les 500 inscrits au départ. Mais les vieillards les plus faibles furent autoritairement évacués en voiture par leurs enfants, faisant baisser l'effectif.

J'ai salué Jean Duret, infatigable et méritant organisateur de cette journée. Pour lui, c'était l'aboutissement de plusieurs décennies de recherches généalogiques.


Ensuite, nous sommes allés dans la salle communale où se trouvait l'arbre généalogique des Duret. Une foule compacte remplissait les lieux. L'arbre généalogique faisait vingt mètres de long. Il se divisait en plusieurs panneaux. Chacun cherchait dans l'arbre la branche qui le concernait. Toutes étaient représentées : les Duret à l’advocataz, les Bastaly, les Boiteux, les Bornin, les "à la Burnode", les Carlin, les Casseterre, les Catteret, les Dian-Dian, les Falconnet, les Fréraud, les Frezy, les Grou-Dian dits Pia-Pia, les Kiki, les Marchand, les Nioulaz, les Petit Pierre, les Pollinge, les Raccaz, les Reculaz, les Sac de Vin, les Toine, les Vivian, les Zaïe et j'en oublie. Toutes descendaient d'un Estienne Duret vivant à la fin du XVe siècle à Genève ou dans un des villages circonvoisins. Son petit-fils s'installa dans la région des Bornes, chassé par la terreur calviniste.


Notre branche, dite "du Vuache" ou "Bornin" se trouvait sur le panneau L, l'avant dernier. Nos aïeux, poussés par la misère, quittèrent le plateau des Bornes vers 1810 pour s'installer au pied du Vuache. Nous étions les seuls à lire ce tableau. Depuis mon fils, tout en bas du panneau L, jusqu'à Estienne vivant vers 1460, tout en haut du panneau A, il y avait au total 17 générations. En tout plus de 700 personnes sur l'arbre...


Nous étions occupés par nos lectures savantes (et par le petit vin blanc), lorsque le photographe officiel arrivant, on nous poussa vers la place de l'église. Ce ne fut pas une mince affaire, chacun s'agrippant avec l'énergie du désespoir à son verre d'apéritif ou son assiette de cacahuètes. Enfin, tant bien que mal, la salle fut vidée. Devant l'église, le photographe, consciencieux, donnait patiemment ses consignes à l'assemblée : souriez, faîtes ceci, faîtes cela ... La confusion la plus totale régnait pourtant. Les derniers arrivants, désinvoltes, se plaçaient n'importe comment, désobéissants aux photographes qui au fil des minutes se multipliaient comme les petits pains. Certaines personnes levaient la jambe au moment où il aurait fallu lever les bras au ciel, d'autres encore criaient "hip hip hourra" à tout propos ! Un petit grand-père glissa sur les marches du monument aux morts, manquant de peu, en ce lieu et ce moment prédestinés, rejoindre ses ancêtres éponymes... Les curés avaient remisé leurs uniformes pour se mettre en civil. rassemble7

 

 

 

La troisième phase des opérations fut le repas, organisé sous une grande tente. La préparation avait été confiée à un traiteur de Cruseilles. Le fiston était déçu : « quoi ? On mange déjà ? Il n'y a plus de "kermesse" ? Je veux encore une cérémonie ! » Le maire fit quand même un petit discours.


Nous étions à côté de la camérawooman officielle et d'un trio de Duret normands. Derrière se trouvaient les Duret québécois, objets de toutes les attentions. J'ai même entendu parler d'une famille de Duret bolognais (comme la sauce). Par contre, au dernier moment les Duret des E.U. s'étaient décommandés. A certaines tables on parlait avec l'accent toulousain, ailleurs on y vantait les charmes de Lyon ou du bassin d'Arcachon. Un journaliste interviewait et filmait tout à la fois. rassembl4

 

Finalement, vers 16 h., estimant que le petit avait été suffisamment patient, je suis parti. Nous  fîmes un tour à travers le plateau de Bornes et les montagnes du Chablais. Elles étincelaient de vert, à s'en faire péter les mirettes !

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