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Histoire du Genevois
15 décembre 2007

Fernand David au Liban

L’EX DÉPUTÉ DE SAINT-JULIEN VA AU LIBAN

David

Vers 1900, la France était la puissance dominante en « Syrie naturelle », grâce à ses investissements économiques et son rayonnement culturel. Elle est considérée comme la protectrice naturelle des chrétiens d’Orient. On parlait d’une « France du Levant ». Les Britanniques, qui occupaient l’Egypte, avaient fini par reconnaître de mauvaise grâce cette primauté.

Arrive la guerre de 1914.

Français et Anglais s’unissent contre les Allemands. De son côté l’empire ottoman s’allie avec les Allemands (avec qui il a des liens économiques) afin de se débarrasser des Anglais et Français.

La mécanisation de la guerre (premiers avions, premiers chars) fait prendre conscience aux franco-britanniques de leur dépendance envers le pétrole. Or il y a du pétrole à Mossoul. Et l’empire ottoman bien malade est en train d’agoniser. Dans ces conditions, on aurait bien tort d’avoir des scrupules. Servons-nous sans vergogne… Tel était le raisonnement occidental.

En avril 1920, la conférence de San Remo confie à la France un mandat sur la Syrie et le Liban, avec un but, l’indépendance des deux territoires.

Les nationalistes syriens sont déçus car ils espéraient la création d’une Syrie indépendante, incluant la Palestine et le Liban. La fin de l’empire ottoman avait été marquée par un début de démocratisation incomplet mais les deux puissances européennes cassent cette évolution par leur découpage territorial et leur intervention colonialiste.

Les nationalistes syriens refusent le mandat français et proclament unilatéralement l’indépendance de leur pays. Les troubles se multiplient en Syrie et au Liban.

Nonobstant, les troupes du général Gouraud entrent à Damas en juillet 1920.

Le 1er septembre 1920, le haut-commissaire de la France au Liban proclame l’Etat du Grand Liban, séparé de la Syrie.

Le 24 juillet 1922 le mandat français sur la Syrie et le Liban est confirmé par la Société des Nations.

syrie3

La population développe un sentiment antifrançais. Au Liban et en Syrie la présence française est contestée par les Druzes, depuis longtemps hostiles aux chrétiens libanais qu’ils considèrent comme les « chouchous » des Français. Peut-être encouragés par les musulmans et les Syriens, les Druzes combattent les troupes françaises.

En 1922-1923 le président du conseil Poincaré y voit un complot des Britanniques avec qui il se trouve un peu en froid. Il envoie au Liban son ami Fernand David, sénateur, ancien député de Saint-Julien-en-Genevois, ancien ministre, réputé pour connaître la situation coloniale.

Le Liban deviendra une république démocratique et multi-confessionnelle. Un pays original et sympathique. Un sentiment patriotique et national libanais se développera.

La Syrie se sentira toujours lésée et tentera une garder une l’influence sur le Liban.

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